Cannes et les Régates Royales

Afin d’honorer le roi Christian X de Danemark qui barre lui-même son voilier, le 6mJI Dana, la Société des Régates Cannoises et l’International Yacht Club décident en 1929 de transformer leur traditionnelle régate internationale de printemps en Régates Royales. Un nom prestigieux qui confirme l’attrait qu’exerce Cannes auprès des meilleurs yachtsmen du monde. Elles vont malheureusement tomber dans l’oubli dans les années soixante…
Pas très longtemps car, par bonheur, en 1978 le responsable du nautisme de la ville de Cannes, Jean-Pierre Odéro relance l’idée et propose de faire régater à nouveau les 6 et 8MJI. Aujourd’hui, les princes de la voile ont succédé aux têtes couronnées et l’aventure des Régates Royales se poursuit avec le succès universel qu’on lui connait.
Pour célébrer en 2008 les trente ans de cette prestigieuse renaissance, il fallait se souvenir que la plaisance à Cannes est intimement liée à l’histoire de cette ville de légende.
1857 : Le premier yacht à Cannes
Ancien ingénieur des Ponts et Chaussées et canotier émérite - c’est ainsi que l’on nomme à l’époque les yachtsmen français - le parisien Léopold Bucquet est venu à Cannes pour soigner sa santé fragile. Très vite, la nostalgie des Régates sur la Seine le prend. Fasciné par l’eau bleue de la Rade, il décide d’adapter les bateaux d’eau douce sur lesquels il a navigué et dessine son premier voilier, l’Alma, réalisé en 1857 par un constructeur naval local, Honoré Arluc. Ainsi, le premier yacht à sillonner les eaux cannoises est français !
Gagnés par l’enthousiaste canotier, quelques passionnés passent commande auprès d’Honoré Arluc. Celui-ci construit des yachts d’après les plans fournis par Bucquet. En l’espace de quelques mois, le constructeur met à l’eau Léro (1858) à Alphonse Gioan, puis Olga, à Eugène Tripet-Skrypitzine, ancien Consul de France à Saint Petersburg. Depuis 1859, Touriste rejoint la petite flotte et remplace Alma, jugé trop lent par son concepteur et propriétaire. Plus tard, toujours d’après les plans de Bucquet, Arluc réalise Fantaisie, au Duc de Vallombrosa. Dans l’intervalle, ces pionniers sont rejoints par M. Turcat qui mouille dans le port son cotre Jeannette. Ils ne leur reste plus qu’à organiser les premières Régates de Cannes !
1859 -1864 : De la Société des Régates au Cercle Nautique.
Impossible d’imaginer des Régates sans le support d’un club. Tradition oblige !
Sur l’initiative de MM. Bucquet, Tripet-Skryptizine, Béchard et de Colquhoum, la société des Régates de Cannes est fondée au printemps 1859. Pour fêter l’évènement, le 25 Avril 1859, Touriste, Olga, Jeannette, Léro, rejoints pour la circonstance par de petites embarcations à voiles ou à rame de pêcheurs cannois, disputent la première régate jamais organisée ici. L’évènement est 100% français ! Lors des saisons suivantes, les «hivernants » étrangers viendront renforcer la flotte des concurrents.
A partir de 1861, le Duc de Vallombrosa préside aux destinées de la société des Régates. Personnalité dynamique, le duc apporte aux Régates de Cannes le prestige qui, aujourd’hui encore, attire les meilleurs régatiers du monde. En 1863, il organise les premières Régates de méditerranée entre grands voiliers. Quatre concurrents sont au rendez-vous : Queen of Island à M. Dupont de la Tuillerie, Cutler au Comte de Garbel, président de la Société des Régates de Monaco, Gleam à un yachtman anglais et Hornet à M. Moos, membre du Royal Yacht Squadron qui s’adjuge le premier prix.
Le 1er Octobre 1864, le cercle nautique de la méditerranée ouvre ses portes sur la croisette. Les fondements de la plaisance à Cannes sont établis.
1894-1895 : Les premiers yachts royaux… La grande Classe !
Après la disparition du Duc de Vallombrosa en 1883, les Régates perdent un peu de leur éclat. Le sursaut intervient en 1891, avec la création de l’Union des Yachtsmen de Cannes, dont le siège se trouve à bord d’un étonnant ponton flottant, l’Arche de Noé…L’enthousiasme de ses régatiers porte ses fruits : en 1894, Le prince de Galles vient participer aux Régates avec le légendaire cotre Britannia (1893).
L’année suivante, la Grande Classe s’enrichit d’un nouveau venu, Aisla, à Barclay Walker. Ce dernier l’a fait construire pour battre le yacht princier et les Régates de Cannes vont être l’occasion du premier affrontement.
Un évènement qui « dès le matin attire une foule énorme sur le boulevard de la Croisette. La jetée du phare était pleine de monde, le quai Saint Pierre était bondé et sur le boulevard, de la place des Iles à la Réserve, l’affluence était telle qu’il était impossible de circuler » rapport le journaliste du journal Le Yacht.
Après une course palpitante où Britannia résiste longtemps aux assauts de son nouveau rival, Aisla finit par s’imposer.
1929 : Naissance des Régates Royales
Les années folles sont une grande fête et la « perle » de la Côte d’Azur attire tous les printemps les yachtwomen et yachtsmen de toute l’Europe. En 1927, Jean Savoye s’exclame : « quel est le port en France où plus de deux cent navires de plaisance se trouvent réunis, où quatre-vingts yachts de course viennent successivement prendre leur départ. Ainsi trouve-t-on à Cannes, tout le yachting européen : le doyen des yachtsmen anglais, le général Paget (…) qui cause avec Edmond Vidal, secrétaire des Régates du Havre en compagnie du Marquis Pallavicini, président du régio-club italiano ; les deux « yachtsladies (sic) » Mesdames Pringle-Anthony et Virginie Hériot (…) ; la longue silhouette de M. Ratsey de Cowes, barbiche au vent, se profile sur la croisette, et le long du port, William Fife de Fairlie, Arbaut du Havre et Camatte de Cannes, viennent voir leurs poulains… »
L’année suivante, Christian X, roi du Danemark, demande aux yachtsmen de Cannes d’organiser pour lui une régate de 6MJI, en marge des traditionnelles Régates internationales.
Souhaitant honorer Christian X, la société des Régates cannoises et l’international Yacht Club de Cannes décident d’organiser spécialement une semaine de course en 1929 auxquelles on donne le titre de Régates Royales.
1929-1939 : l’age d’or des Régates Royales
« Les Régates sont redevenues ce qu’elles étaient du temps où le Britannia, barré par le prince de Galles, labourait la baie de Cannes. Chaque année le roi de Danemark qui est un fervent de la mer, veut bien honorer de sa participation les Régates dites Royales et dans lesquelles il remporte des succès qui ne sont nullement de complaisance » peut-on lire dans la presse locale de 1929. Et c’est vrai. Le roi régate à la barre de Dana, le 6MJI de Mme Y.G. Graae, face à dix autres concurrents. Au cours de ces premières Régates Royales de Cannes, sur les six manches courues, le roi en remporta deux par vent fort et termine une fois second !
Jusqu’en 1939, le roi du Danemark sera toujours présent à Cannes – ville qu’il apprécie – sauf lors des éditions de 1937 et 38. Il va ainsi faire construire quatre 6MJI pour courir à Cannes : Dan(1932), Dan II (1935), Dania (1936) et Dan III(1939). En 1939, dans la série des 8MJI, Gaulois, le tout nouveau plan de l’architecte naval cannois François Camatte s’impose. C’est la dernière fois que le monarque danois se rend à Cannes…
1946 – 1960 : Déclin et reprise des Régates Royales
En souvenir des manifestations d’avant-guerre et suivant la tradition, la société des Régates relance les Régates Royales entre le 28 Février et le 3 mars 1946. Trois 8MJI et huit 6MJI assurent le spectacle, dont le vainqueur est le baron de Fenoyle à bord d’Eole. L’année suivante, des Star se joignent au 6 et 8MJI. Un équipage Suisse fait le déplacement.
Début 1948, après avoir rendu hommage à la mémoire du roi Christian X récemment décédé, le président de la société des Régates de Cannes souhaite la bienvenue à sa veuve, la reine Alexandrine qui procède à l’ouverture des Régates Royales.
Le développement du yachting léger et de la course-croisière, la désaffection des régatiers vis-à-vis des voiliers de jauge Internationale jugés trop coûteux à la construction et l’entretien sonnent le glas des Régates Royales. Et même lorsqu’elles accueillent les 5,50m, les Requin et Dragon, elles ne parviennent plus à intéresser le public et les participants. Au début des années soixante, elles sont tombées dans l’oubli.
1978 : Histoire d'une renaissance….
La rade de Cannes semble avoir été inventée pour offrir l’exceptionnel spectacle des Régates Royales. Il fallait la détermination d’un homme comme Jean-Pierre Odéro alors Directeur du nautisme à la ville de Cannes pour que le rideau se lève à nouveau.
En 1978, Jean-Pierre lance l’idée géniale d’un Festival International de la navigation de Plaisance et pour en assurer l’animation et renouer avec les fastes d’antan, il reprend l’idée des Régates Royales. En respectant la tradition ! L’épreuve ouverte aux seuls voiliers de Jauge Internationale comme dans les années trente.
A l'origine de cette belle aventure, l'acquisition par Philippe Monnet (ex- détenteur du record du tour du monde à la voile contre vents et courants dominants) d'un vieux voilier abandonné dans la Baie des Anges que le navigateur a décidé de restaurer. « Ce 8 m JI fut mon premier contact avec la voile et la mer. Je suis arrivé de ma Haute-Savoie natale en septembre 1975 et c'est donc à 16 ans, n'ayant jamais posé un pied sur un bateau que j'ai découvert les joies de la voiles à bord de Mykonos. A l'époque, j'étais plutôt dans l'équitation. J'ai appris à le connaître, à faire mes premiers bords, à naviguer seul de nuit, à l'abri des regards moqueurs… Petit à petit, les manœuvres de port se déroulaient sans incidence et devenaient même élégantes sous voile ! Très vite, l'envie de compétition m'a piqué. »
C’est en discutant avec un autre propriétaire de 8m JI, le « Folly » de Pierrot Lambert que l’idée de recréer les Régates Royales effleura les esprits en août 1978. Les deux autres propriétaires de 8m JI à Cannes furent contactés ; Gaston Schmaltz pour « France », Monsieur Latcha pour « Ayana » et les frères Dunant propriétaires du 6 MJI « Astrée ».
Un samedi après midi du début du mois de septembre 1978, Philippe Monnet et Pierrot Lambert contactèrent le Yacht Club de Cannes pour mouiller un parcours et fournir un bateau jury : Jean- Pierre Odéro leur donna satisfaction. C’est ainsi que furent relancées les Régates Royales de Cannes…
Dès la deuxième édition, les concurrents se bousculèrent et la course se déroula sur une semaine avec la participation active de La Nautique de Genève, accueillant Toucan, Requin, Dragon, 5.5 m JI, 6 m JI et 8 m JI.
Depuis Cannes est devenue une base royale pour les bateaux de la jauge internationale. Et chaque année, l'événement accueille de plus en plus de voiliers et figure parmi les grands rendez-vous nautiques de la French Riviera.
Seuls trois 8MJI et un 6MJI sont présents cette année-là, onze yachts seront au départ en 1979 dont France, le fameux plan de François Camatte. Des bateaux suisses, suédois et américains sont également de la fête. Le succès est tel que certains n’hésitent plus à se lancer dans la construction de nouvelles unités.
Désormais ; le rendez-vous de septembre des Régates Royales regroupe chaque année les meilleurs skippers du monde en 5m50, 6, 8 et 12MJI, auxquels se joignent d’autre quillard de série comme le Requin, le Dragon, et le Star… Un « Must » !
Depuis 1978 : Des championnats d’exception
Cannes est devenue une base « royale » pour les bateaux de la Jauge Internationale qui répondent fidèlement présent à chaque édition. Les 12MJI sont venus rejoindre les 6 et 8MJI. Ces nouveaux venus font désormais partie de la légende de la coupe de l’America. Entre 1958 et 1987, c’est à leur bord que les aficionados de la « Cup », le plus ancien trophée sportif du monde moderne remporté en 1851 par la goélette America, se sont affrontés. Ils ont été conçus par les meilleurs architectes et ont réuni les plus talentueux skippers au monde. En 2000, ils étaient dix à courir aux Régates Royales.
A intervalle régulier, les Royales sont le siège des épreuves les plus prestigieuses des bateaux de jauge. En 1985, la World Cup des 6MJI regroupe trente-neuf unités et c’est le Suisse Philippe Durr qui s’adjuge le titre avec Junior, Ex-Gitana. D’autres championnats du monde se dérouleront à Cannes en 1985, 86, 93, 97 et 2007.
Jean-pierre Odéro a su convaincre l’association des 8MJI d’organiser un championnat du Monde au cours des Régates Royales. Il laisse penser qu’Edmond de Rothschild va construire un nouveau 8MJI. Lorsque le baron l’interroge sur ce bruit persistant, Jean-Pierre répondit que Durr était déjà champion en 6MJI et qu’il devait l’être aussi en 8MJI ! Convaincu, le baron Edmond s’exécute et va ainsi fêter son 60ème anniversaire en s’offrant une victoire magistrale à la World Cup de 1986 avec Gitana Sixty, un plan du fameux architecte cannois Jaques Fauroux. Il était mené de mains de maître par Philippe Durr devant dix autres concurrents.
1994 : Régates Royales et Yacht Classiques.
En venant à Cannes en 1991, Elizabeth Meyer et Endeavour ont bien inspiré les Régates Royales. L’année suivante, quelques voiliers de tradition pointent le bout de leur étrave et suivent les épreuves. Leur présence cadre parfaitement avec le décor légendaire. En 1994, les yachts classiques entre enfin dans l’arène, passant du statut de simples spectateurs à celui d’acteur apprécié. Avec l’apparition de ces « vénérables », les Régates Royales retrouvent une nouvelle jeunesse.
Ces revenants d’un autre âge permettent un rêve de devenir réalité. Les citer tous serait impossible mais comment ne pas évoquer avec émotion le retour inattendu du trois-mâts goélette Adix rejoignant Créole (1926) et Orion (1910). D’autres rescapés sont passés par les Régates Royales comme le 15MJI Lady Anne (1909) et son sistership Tuiga (1909) ou encore l’étonnant Partridge conçu en 1885 par John Beavor-Webb, et qui est, vraisemblablement le plus ancien yacht au monde encore à flot ! N’oublions pas non plus la visite de Pen Duick (1898), le voilier fétiche d’Eric Tabarly…
Les Royales contribuent ainsi à la préservation d’un patrimoine de l’éphémère où beauté et savoir-faire rivalisent avec passion et respect de la tradition.
2003 : Les Régates Royales perdent un grand homme.
Depuis qu’il avait relancé cette course magique, Jean-Pierre Odéro la tenait d’une main de maître et n’aura eu de cesse de la faire grandir et embellir pendant 25 ans. A sa disparition, le Yacht Club de Cannes confiera la tâche de directeur de course à son collaborateur, Bruno Fauroux, pour trois éditions. Bruno a baigné dès son plus jeune âge dans le monde de la voile, fils de l’architecte naval cannois Jacques Fauroux connu à travers le monde pour ses plans de 12MJI alors choisi comme bateau de prédilection de la Coupe America.
Jean-Pierre ODERO nous a quitté subitement en janvier 2003 : il aura dirigé 24 éditions des Régates Royales avec le succès que l'on connaît : la renaissance en 1978 avec un 6mJI et trois 8mJI, onze bateaux en 1979, l'arrivée des 12mJI (10 bateaux en 2000), la World Cup des 6mJI en 1985 (39 bateaux, victoire de Philippe DURR sur JUNIOR), le Mondial des 8mJI en 1986 (victoire de Philippe DURR sur GITANA SIXTY devant dix concurrents), l'arrivée des Requin, Dragon (1987) et Star, l'arrivée des yachts de tradition en 1994, l’entrée dans le circuit Prada en 2000.
2005 : Changement de capitaine
D’aucun n’ayant le cœur à gérer la société Cannes Régates International fondée par Jean-Pierre Odéro alors en charge de l’organisation de la course, le Yacht Club de Cannes a préféré écrire une nouvelle page de l’histoire des Régates Royales. Désormais, la Société des Régates de Cannes, sa filiale, sera en charge de l’organisation commerciale, laissant au Yacht Club le soin d’organiser la partie sportive. Main dans la main, ces deux entités vont donner un nouveau souffle aux Régates Royales : nouveau sponsor titre, nouvelle gestion, nouvelle agence de presse, nouveau site internet…
Panerai remplace Prada en tant que sponsor officiel du circuit méditerranéen des Yachts de Tradition. Célèbre entreprise italienne menée par Angelo Bonati, la marque de montres historiques de la marine italienne s’est faite connaître au fil de temps par ses capacités à innover tout en restant des plus fiables. Ce sont eux par exemple qui ont initié la création de montres marine portées au poignet.
Partant du principe qu’une petite équipe ne dispose pas de toutes les compétences nécessaires à une organisation telle que celle requise pour les Régates Royales, Jean-Paul Ortelli, gérant de la Société des Régates de Cannes décide de renforcer le service de presse et la qualité des infrastructures du village. Dès lors, les journalistes et photographes seront accueillis par centaines sur le village pour suivre l’évènement chaque année.
Hormis les quelques 83 yachts de Tradition, 94 Dragon et la vingtaine de Métriques, les Régates Royales auront également accueilli……Un éléphant ! La famille de Pierre-Paul Heclky, Président du Yacht Club de France et fidèle participant, a souhaité lui célébrer son 72ème anniversaire d’une manière des plus originales…
2006 : 230 bateaux !
Non seulement les records de participants seront battus, mais en plus quels participants ! Lulworth signe son retour après 70 ans d’absence au sein des 100 bateaux classiques se disputant le podium des Régates Royales. Grâce à la volonté de Jacqueline Tabarly et Gérard Petipas à la tête de l’association Eric Tabarly, les 5 Pen Duick seront réunis. Le plateau des Métriques ne désemplit pas, et 106 équipages de Dragon en décousent dans la baie de Cannes.
2007-2008 : Série Noire
La météo nous aura joué des tours ! Il faut noter que les Régates Royales se déroulent chaque année en période d’équinoxe, qui de mémoire de marins, perturbe considérablement le temps : Pluies, vents forts, pétole (absence de vent)… Malgré les quatre différentes analyses météo consultées, rien n’aurait permis d’imaginer que la baie de Cannes allait devenir le théâtre de la violente rencontre de plusieurs orages. Deux Dragon couleront dans la rade Est alors que n’ayant pas eu le temps de descendre les voiles, France démâtera et se trouvera en collision avec Adria et Nagaïna. Même si les dégâts sont importants, il ne s’agira là que de matériel.
Le Championnat du monde des 12MJI ne pourra être validé car les bateaux n’auront pu faire le nombre de course requis. En raison du fort mistral en début de semaine qui aura soufflé suffisamment en deux jours pour ne plus avoir un brin d’air jusqu’à la fin, les grands noms de la voile comme Paul Cayard, Lionel Péan ou encore Marc Pajot ne seront pas parvenus à se départager le titre mondial.
Le trentième anniversaire célébré en 2008 avait pourtant tout pour être une belle et grande fête. Les Régates Royales sont désormais ouvertes à un nouveau venu le Tofinou 9,5 qui marie subtilement le classicisme à la modernité. Carène étroite et élégante et gréement très élancé pour favoriser les performances dans le petit temps, le Tofinou dispose d'un pont en teck, d'un rouf discret et de longues hiloires qui protègent parfaitement le cockpit. Suite à une collision entre deux fidèles concurrents, Wildfried Tolhurst a tragiquement disparu à la barre de son 8MJISafir, peu avant que celui-ci ne vienne s’échouer devant la balise des Moines de l’île St Honorat. Selon le souhait de la famille, la course a continué après une interruption d’une journée et l’hommage rendu à la mémoire du capitaine anglais.
Demain
Les Régates Royales sont devenues aujourd’hui un des premiers rendez-vous annuels mondial de la voile classique et peut-être même le premier tant par la qualité des participants que par le vaste éventail de catégories représentées. Tous les yachtsmen du monde, simples pratiquants ou régatiers chevronnés, ont entendu parler des Régates Royales de Cannes. Tous, sans exception rêvent au moins une fois dans leur vie d’y assister ou encore mieux, d’y participer.